jeudi 30 septembre 2010

La citation du jeudi - 8 -



Je prends le métro surpeuplé
Tu prends le train bondé
Il prend l'autoroute saturée
Nous prenons le Concorde avec majesté
Vous prenez le déficit avec fraternité
Ils prennent la France pour le pays de l'Egalité.

H. Montant "Le Monde"

mardi 28 septembre 2010

Resplandy



Resplandy - Yves Bichet

Bertrand vient de perdre son père. Attendant pour récupérer les cendres du défunt, sa route croise celle de Resplandy qui, elle, vient de perdre sa mère. Intrigué par cette femme, il la suit, partage avec elle une étreinte dans un motel minable et, là, elle fait un geste qui le sidère : elle mélange les cendres de leurs deux parents et disparaît aussitôt. Il part alors à sa recherche.

Sa quête le conduira à mieux connaître son propre passé.

Les personnages importants dans ce roman sont les femmes, ou devrai-je dire "la" femme... La mère, qui se coupe en quatre, vieillissante ; la femme, trompée, infidèle, mais aussi fantasque ; l'amie, pour qui les sentiments de l'homme sont ambigüs ; la fille : femme en devenir avec ses brusqueries ou ses souffrances et, bien sûr, Resplandy, femme blessée. On a l'impression que ce pauvre homme est désemparé devant ces femmes fortes et n'arrive pas à se situer dans leur vies.

J'ai beaucoup aimé le style d'écriture, un peu moins une scène ou deux qui, avec le recul, ont leur importance et décrivent notre héros comme un homme perdu devant ces personnages féminins auxquels il ne comprend rien. Le personnage de l'épouse m'a dérangée aussi, ses réactions ne semblent pas plausibles, un homme peut les imaginer, aucune femme ne réagirait comme elle à mon humble avis.

Mais ça reste pour moi une belle découverte de cette rentrée littéraire !

Un quatrième de couverture qui, pour une fois, est bien fait et attire l'attention du lecteur tout en le laissant dans l'expectative et qui ne révèle rien du roman ! C'est suffisamment rare pour être souligné.

Cynthia n'est pas convaincue,  Laure non plus, Caviglioli parle de "sexe maussade"... Bref, suis-je la seule à avoir bien aimé ??????


J'ai décidé d'en faire un livre voyageur



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2/7

jeudi 23 septembre 2010

La citation du Jeudi - 7 -



Le couteau ! Le couteau ! Maudits soient-ils tous, et maudit celui qui les a inventés !...
Et maudits les fusils, les pistolets, la plus petite des lames, et maudites même les bêches et les fourches !
Tout ce qui peut fendre le corps de l'homme ; un bel homme, la fleur à la bouche, qui se rend à sa vigne ou à son olivaie, dont il est propriétaire, par droit d'héritage...
Et cet homme-là ne revient pas, ou s'il revient, il ne vaut plus que la palme ou l'assiettée de gros sel que l'on met sur un mort pour l'empêcher de gonfler...
Noces de Sang - Federico Garcia Lorca

vendredi 17 septembre 2010

Haïti kenbe la !


Haïti kenbe la ! - Rodney Saint-Eloi

Rodney Saint-Eloi était à Haïti le jour du tristement célèbre tremblement de terre en Janvier dernier, le "goudou-goudou". Il participait au Festival "Etonnants Voyageurs" avec d'autres écrivains célèbres (Dany Laferrière, Lyonel Trouillot...). Il a voulu nous livrer son témoignage.

A chacune de ces pages on voit émerger l'amour profond qu'à Saint-Eloi pour son pays d'origine. Il nous fait partager ce qu'il a pu vivre dans les instants qui ont suivi le tremblement. Son récit est à la fois triste et porteur d'espoir. "kenbe la ! signifie : relève toi !" et c'est bien l'espoir qui ressort de ce livre...

Il se lit très vite, au tout début on est davantage dans le registre "journalistique" puis, peu à peu, l'écrivain haïtien reprend le dessus et Saint-Eloi nous dessine son pays, avec ses magouilles politiques, sa misère mais il veut surtout insuffler l'espoir à ses compatriotes, leur donner l'envie de repartir vers un avenir plus souriant.

Un témoignage intéressant même si, pour ma part, je n'aime pas ce type de livre. Il m'a fait penser à "un dimanche à la piscine de Kigali" que je n'ai pas énormément aimé mais qu'il faut lire pour le message qu'il veut faire passer.

un passage "hors sujet" mais qui m'a beaucoup plu :
J'aime offrir des livres comme on offre de la nourriture et de l'eau aux sinistrés. En vérité, c'est le seul métier qui ait un sens à mes yeux. Celui de livraginaire, livreur d'imaginaires. Donner à manger la chair vive des mots comme des mangues mûres, on a ainsi l'impression de faire corps avec quelqu'un en ayant en partage la même somme de douleurs, d'amours et d'utopies. Un lien de mots, plus fort que le lien de sang, nous rend heureux dans la familiarité des livres. Quand je rencontre une personne qui lit les mêmes livres que moi, je sens que j'ai en face de moi un complice. Le monde a pour nous les mêmes fêlures,les mêmes mystères et les mêmes joies.

Merci aux Editions Michel Lafon.

Stephie trouve qu'il est nécessaire de le lire, Gangoueus l'a lu aussi et Yv précise qu'il n'est ni racoleur, ni pleurnicheur (et je suis bien d'accord)

J'ai décidé d'en faire un Livre Voyageur 

1/7

(parce que je suis un tantinet frappadingue et que j'essaie de participer au Challenge du 1% littéraire)

jeudi 16 septembre 2010

La citation du Jeudi - 6 -



Pourquoi l'émerveillement devant un nouveau-né et la répulsion devant un mort ? Le plus souvent, le nouveau-né est laid, un mort peut être beau... Parce qu'on imagine l'avenir : le futur de l'un et le futur de l'autre.
Les résonnances de l'amour - Anne Philippe

lundi 13 septembre 2010

L'ombre au tableau



L'ombre au tableau - Hélène Bonafous-Murat

Gérard et Gilbert sont deux frères que tout oppose. L'un, obèse, vivote d'allocations tandis que l'autre, prof d'Histoire de l'Art à la Sorbonne, est une sorte de bellâtre qui séduit ses étudiantes.

Dans sa naïveté, Gérard décide de partir en Bretagne, à la recherche du père de son petit voisin pour qui il s'est pris d'amitié. Il est aussitôt soupçonné de rapt d'enfant. Son frère, qui l'a perdu de vue depuis des années, part alors à sa recherche, aidé par sa nouvelle amie : Flore.

Vient alors se greffer l'histoire d'un autre frère perdu : un des frères Le Nain, célèbres peintres, qui accompagnera Gilbert dans sa quête.

Deux histoires parallèles, deux frères perdus... L'auteure, partie d'un fait historique connu, a tenté de déchiffrer à sa façon les tableaux des frères Le Nain, mettant en parallèle ces deux familles auxquelles il manque un frère. J'ai adoré les descriptions des tableaux, je me suis d'ailleurs promis d'aller faire une escapade dans cette fameuse "salle 29" au Louvre pour mieux les admirer. De même, j'ai beaucoup aimé le personnage de Gérard, là encore, si finement décrit qu'il s'est présenté devant moi dès les premières pages du livre. J'ai trouvé le côté "visuel" très réussi dans ce livre.

Hélène Bonafous-Murat a une belle écriture, un style agréable, fluide mais précis. Ses personnages sont fouillés, impossible de détester Gilbert qui, pourtant, est un sale type au début du livre. J'ai trouvé malgré tout que l'histoire tardait à démarrer, arrivée à la moitié du roman je me demandais bien où il allait  nous mener. Au final, une découverte intéressante qui m'a donné envie de lire "Morsures" le premier roman de cette auteure et de suivre de près son prochain roman.



J'ai eu la chance de rencontrer Hélène Bonafous-Murat lors d'une des soirées littéraires mensuelles de Brunoy. Ce fut une très belle rencontre, Hélène était passionnante, a répondu à toutes nos questions avec patience ;-) et j'ai été ravie des échanges que nous avons eu à table après la séance de dédicace !
Hélène : merci de votre gentillesse, j'ai passé une très bonne soirée... Sans oublier Vincent des Editions Le Passage avec qui nous avons papoté livres toute la soirée !

Pour info :
Hélène Bonafous-Murat est expert en estampes.
Morsures
Prix Alain-Fournier 2006
Prix du premier roman du Rotary Club International 2006
Echafaudages (2007)

L'avis de Méria, une des organisatrices de ces soirées littéraires.

Prochaine soirée littéraire : Vendredi 8 Octobre à 18h30
Une rencontre avec :

Tatiana Arfel
L'attente du soir
(Ed José Corti)

Prix du 1er roman de Draveil 2009
Prix Emmanuel Roblès 2009
Prix Biblioblog 2010
Le principe ? Parler avec l'auteur de son roman,
La soirée se poursuit par une séance de dédicaces
Ceux qui le souhaitent peuvent participer au repas qui cloture la rencontre
N'hésitez pas à me joindre si vous êtes intéressés

jeudi 9 septembre 2010

La citation du Jeudi - 5 -




Et puis, ce soir, je compris que ce n'étaient pas les anecdotes qu'il fallait chercher dans mes lectures. Ni des mots joliment disposés sur une page. C'était quelque chose de bien plus profond et, en même temps, de bien plus spontané : une pénétrante harmonie du visible qui une fois révélée par le poète, devenait éternelle. Sans savoir la nommer, c'est elle que je poursuivrais désormais d'un livre à l'autre. Plus tard, j'apprendrai son nom : le Style. Et je ne pourrais jamais accepter sous ce nom des exercices vains de jongleurs de mots.
Le testament français - Andreï Makine

vendredi 3 septembre 2010

Lus en Août


Vous plaisantez Monsieur Tanner - Jean-Paul Dubois
Paul Tanner décide de rénover une maison reçue en héritage. Il doit alors affronter une armée d'ouvrier tous aussi frapadingues les uns que les autres. Ce livre décrit son "douloureux combat".
Nous savons tous que couvreurs, plombiers, maçons... et autres sont de bien curieux personnages, ignorant les délais, gonflant les factures mais que nous avons besoin d'eux ! Ici le propos est répétitif et ennuyeux (et pourtant le livre ne fait que 200p), je m'y suis ennuyée tout du long...
Sur le même sujet, j'avais lu "cette maison me rendra folle" de Joëlle Goron, tout aussi léger mais bien plus amusant.

L'idiot du village de Patrick Rambaud
Lisant tranquillement son quotidien, le narrateur se trouve face à des articles de 1953 : "le pays de mes 7 ans", bientôt il bascule physiquement dans cette période de son passé, revivant le Paris de son enfance et possesseur d'un atout : il connaît l'avenir !
Un tout petit livre là aussi, mais sans plus d'intérêt que le précédent... Bof, Bof !!!

La Reine Margot d'Alexandre Dumas
Il y a quelques mois  Cocola  lançait le challenge "Un petit caprice",  Exxlibris a choisi de m'imposer ;-) la lecture de La Reine Margot... J'adore Dumas, avais tenté la lecture de ce roman il y a quelques années et n'avais pas accroché... Eh bien, tout pareil !!! au bout de 300 pages je m'ennuyais tellement que j'ai jeté l'éponge ! Tant pis, il n'est pas fait pour moi.

Boomerang de Tatiana de Rosnay
A l'occasion des 40 ans de sa soeur Mélanie, Antoine décide de lui offrir une escapade sur les lieux de leur enfance, ils partent pour Noirmoutier. Là, les souvenirs ressurgissent, nostalgiques, doux amers. Sur la route du retour, Mélanie s'apprête à révéler à son frère un secret surgi de sa mémoire. Distraite par la révélation qu'elle s'apprête à faire, elle perd le contrôle de sa voiture et c'est l'accident.
Un roman qui mérite un "vrai" billet mais je n'en suis pas capable. Il a trop de résonnance en moi, de nombreux sujets sont abordés, la place de la mère, la séparation, la quarantaine, les ados, la mort... Il m'a beaucoup intéressée mais je suis incapable de prendre le recul nécessaire pour en faire une critique constructive.
Lisez-le, il en vaut la peine.

jeudi 2 septembre 2010

La citation du Jeudi - 4 -




Puisqu'aujourd'hui est LE grand jour de la rentrée scolaire, une petite citation qui parle des "lignes" imposées par les profs qui manquent d'imagination lorsqu'il s'agit de punir leurs élèves :

Je ressens encore la fureur qui me prenait de voir les belles heures d'un après-midi de congé filer à écrire ces idioties. Je ne pensais pas que je ne recommencerais plus. Je pensais que j'allais trouver un truc pour faire pareil sans me faire piquer. J'apprenais l'hypocrisie et la dissimulation.
La clé sur la porte - Marie Cardinal