jeudi 30 avril 2009

"Tout part de moi et y revient."



La secte des égoïstes - Eric-Emmanuel Schmitt


Un universitaire, lassé de ses recherches, décide d'ouvrir un livre au hasard... Il "tombe" sur l'histoire d'un homme du 18e s, fondateur de "la sectes des égoïstes". Intéressé par ce sujet, il chercher à en savoir davantage...

Comme disait le poète, le monde est-il d'une étoffe réelle, ou bien du tissu dont sont faits les songes ?

Qui vous prouve, docteur Malain, que vous êtes bien ici, et non dans votre fauteuil ou votre lit ?... ne peut-on pas rêver qu'on se réveille ? et se réveille-t'on jamais de la vie ?


Un soupçon de philosophie, on évoque la thèse du solipsisme puis... on se perd dans une enquête sans fin (le livre est tout petit mais j'ai mis beaucoup de temps à ingurgiter ses quelques pages), on cotoie la folie et l'histoire se termine heureusement par une pirouette qui relance l'attention du lecteur (malheureusement, le livre est fini).

Premier roman de Schmitt, j'ai regretté le côté un peu trop "simpliste", cette réflexion sur l'homme et son rapport aux autres m'a amusée mais la déviance du personnage et l'évocation de Dieu m'ont parus vraiment "too much" et je suis devenue lectrice passive du reste de l'histoire, si ce n'était la chute du livre, je l'aurai aussitôt oublié... A côté de son propos, il critique le monde des chercheurs, celui des "body-buildés" avec un humour qui, s'il est plaisant, détonne dans le reste de l'histoire :

Les garçons et les filles du personnel avaient ces têtes tragiques que l'on voit placardées en taille géante sur les panneaux publicitaires des grandes villes : visages sains, souriants, bronzés, bien dégagés, qui vantent une idée angoissante du bonheur où le corps est tout, et la vieillesse un cauchemar...

... Tous ces engins de torture, toute cette ferraille lestée qui laisse à peine une place au corps suant qui vient y souffrir auraient pu, je l'imaginais, dégager un charme pervers, exhaler les démons de la chair. Loin de là. Le nickel était roi, et le coussin en skaï son sujet. Les lieux avaient déteint sur leurs occupants : les femmes, ou du moins ce qui en avait nom, sèches, osseuses, sans poitrine ni fesses, avec un teint brun sombre de vieux marin sans doute chèrement acquis dans les cabines de bronzage, portaient à même le corps, qui n'était plus désirable à force d'être sportif, des combinaisons fluorescentes qu'on aurait plutôt vues en panneaux signalant la présence d'un chantier ou bien un accident.

Quant aux hommes, toute leur virilité semblait s'être curieusement réfugiée dans une paire de seins hypertrophiés, quoiqu'ils eussent l'air de s'en justifier en laissant pendre sans soutien dans leur short ou leur pantalon ce qui assurait de leur appartenance au sexe fort ; pour le reste, ils semblaient gonflés par je ne sais quoi, l'entraînement, la stupidité ou la prétention, et les attaches de leurs membres grossis restaient les seuls lieux de leur corps où, malheureusement, rien n'avait pu enfler comme un soufflé. Tout cela respirait la vulgarité heureuse de l'imbécile qui pense avoir raison.


Je n'aime pas les livres où Schmitt se veut trop philosophe, il me fait penser à Coelho (que je déteste) et n'arrive pas à m'accrocher.


mercredi 29 avril 2009

Hâtons-nous de succomber à la tentation, avant qu'elle ne s'éloigne.




Hier, je me gaussais devant l'article de Karine:), fille exemplaire qui s'est sacrifiée pour faire économiser quelques sous à sa maman... Puis...


Petit tour à la biblio ce matin, j'avais des tonnes de livres à rendre... Pour les enfants, car moi j'ai pris une résolution ferme : faire baisser ma PAL !
Comme il m'est impossible d'entrer dans une biblio et de ressortir les mains vides, je me suis accordé UN livre... Et comme je suis un peu frappadingue sur les bords, je me fixe une autre règle (oui je sais, ça doit être pathologique) : emprunter un livre des éditions Actes Sud (en général j'aime bien leurs choix)...


Délestée des cinq "Lanfeust" de fils aîné, du Primo Levi qu'il a dû lire pendant les vacances (sa prof de français a dû entendre ses oreilles siffler pendant les deux semaines, il n'a pas aimé du tout ! mais je constate qu'on entend parler d'Hitler et de la Shoah depuis, la lecture a dû être instructive quand même !) et autres BD, je me dirige vers le chariot des livres qui viennent d'être rendus...


Actes Sud est grandement représenté sur la première étagère par une dizaine de livres. Je me jette sur le premier :
- Retrouvailles d'Anne Enright, je ne connais ni l'auteur ni le titre, la quatrième de couverture a l'air pas mal, je le prends...
J'ai donc LE livre que je devais emprunter et je me prépare à sortir... QUAND...


Mon oeil est attiré par un autre roman "Actes Sud" juste à côté : "A la recherche de Marie" de Madeleine Bourdouxhe... J'ai beaucoup aimé "la femme de Gilles" du même auteur ; subrepticement je me saisis de celui-ci... repose le premier, le reprends : Ben oui, je m'étais fixé de me laisser porter par le hasard !!!


Et puis... Juste à côté un touuuuut petit livre (donc, "ça compte pas", j'ai retenu la leçon de Karine) d'Agnès Desarthe (ahhhh, "mangez-moi" m'a tellement plu) : le remplaçant. Je jette un oeil sur le résumé et... je le prends...

J'ai quitté la biblio en courant épouvantée à l'idée de me laisser tenter par un autre livre !!! LCA je suis, LCA je resterai ; je suis incapable de tenir aucune bonne résolution !!!!


(La Citation du titre est d'Epicure, une référence !)

dimanche 26 avril 2009

Le Tag de Majanissa


Majanissa m'a taguée !
Plutôt corne ou marque-page ?
Marque-page bien évidemment !!! Je déteste corner un livre (je déteste même que la couverture soit pliée, j'aime qu'il reste "comme neuf"). Lorsqu'on me prête un livre broché un peu fragile, je le couvre pour l'abimer le moins possible.
As-tu déjà reçu un livre en cadeau ?
Oui souvent. Quoique mes proches hésitent de plus en plus, ils craignent de m'offrir un livre que j'ai déjà lu. J'ai donc dû me créer une LAL (merci Amazon et la "liste cadeau"). Ma belle-soeur ne s'y trompe jamais et sait où trouver l'inspiration pour me gater... Mais j'adore recevoir un livre auquel je ne m'attendais pas !
Lis-tu dans ton bain ?
Oui toujours. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous avons à la maison deux versions du "Seigneur des anneaux", Mon cher et tendre s'est énergiquement opposé à ce que je lise dans mon bain son exemplaire illustré de superbes gravures qui lui a coûté les yeux de la tête (comprends pas pourquoi...)
As-tu déjà pensé à écrire un livre ?
Oui lorsque j'étais ado, j'en suis malheureusement incapable et d'autres le font tellement mieux que je ne saurai le faire !
Que penses-tu des séries en plusieurs tomes ?
J'ai toujours peur de m'embarquer dans une telle aventure, mais pourtant quelles superbes découvertes j'ai faites : Harry Potter, L'assassin royal, Les enfants de la Terre... mais il faut que la série soit réellement très prenante pour que je la lise en entier, je me décourage assez vite.
As-tu un livre culte ?
"Cyrano de Bergerac"
Aimes-tu relire ?
Je relis rarement et uniquement les livres que j'ai adorés (ou bien les "Agatha Christie" quand je suis en panne de lecture).
Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs de livres que l'on a aimé ?
J'ai l'impression que je serai bête et toute bredouillante, ne sachant que dire des banalités. Par contre, j'aimerai énormément les entendre parler de leur livre "en vrai" et pas par écran interposé. En fait, j'en ai rencontré seulement deux : ma copine potineuse Elléona Hamel et Tatiana de Rosnay mais je les connaissais toutes deux via les forums avant de lire leurs livres, elles me sont donc plus proches qu'un auteur dont je ne connaîtrais que la production.
Aimes-tu parler de tes lectures ?
Ca me semble évident, sinon ce blog n'existerait pas, mais ce que je préfère c'est l'échange avec les autres lecteurs.
Comment choisis-tu tes livres ?
Très souvent d'après un article élogieux sur le blog d'une copine. Mais j'aime aussi le principe du forum des Rats de Biblio qui choisit un thème trimestriel, ça me permet de découvrir des lectures que je n'aurai jamais abordées autrement.
Une lecture inavouable ,
Comme beaucoup, j'ai dévoré des Harlequins en étant ado mais MA lecture à moi que j'adore toujours autant est la série "Angélique marquise des Anges" !!! et j'assume !
Des endroits préférés pour lire ?
Dans mon resto, seule devant un délicieux repas italien...
Un livre idéal pour toi serait...
Celui que je pourrais lire et relire sans me lasser.
Lire par-dessus l'épaule ?
Toujours ! (oui je sais, c'est pas bien, mais je ne peux pas m'en empêcher...)
Télé, Jeux vidéo ou livre ?
Les jeux vidéo, ça m'est passé. La télé, je dois regarder au maximum deux films par mois et trois ou quatre émissions... Il me reste : les livres !
Lire et manger ?
cf réponse au-dessus (celle du lieu préféré)
Lecture en musique, en silence, peu importe
Ah non ! Il me faut du calme, même si je m'immerge et réussis à occulter un brouhaha ambiant si besoin, la musique m'empêche absolument de profiter pleinement de mon livre !
Lire un livre électronique
J'ai essayé : ya pas moyen. J'arrive un peu plus à me concentrer sur un livre audio MAIS il faut que ce soit un livre que j'ai déjà lu et ensuite, j'ai très envie de me replonger dans la version "papier"...
Livres empruntés ou livres achetés
Mon banquier m'a forcée à m'abonner à la biblio et de plus, ma maison n'a pas de murs extensibles. Je suis frustrée mais si le livre me plaît beaucoup, je l'achète ensuite.
Quel est le livre que tu lis actuellement et quel sera le prochain ?
Actuellement : "la secte des égoïstes" de EE Schmitt
Le prochain : aucune idée, ce sera "au feeling" ou en fonction des urgences du moment (entre les prêts, la chaîne des livres, ceux qu'on me prête...)
As-tu déjà abandonné la lecture d'un livre ?
Oh oui, et ça m'arrive souvent en ce moment. A chaque fois je culpabilise, me disant que je suis passée à côté de quelque chose, j'envisage d'ailleurs de créer chez moi une étagère spéciale "abandon, à réessayer plus tard"
Quel est le premier livre que vous avez adooooooré d'amour ?
Les petites filles modèles de la Comtesse de Ségur
Waouh ! J'ai été bien bavarde. A mon tour de désigner les futures victimes de ce tag... J'aimerai un "spécial potinoir", à savoir : Fanyoun, Méria, Sophie, Akasha et, si elles le souhaitent : (leur blog n'est pas particulièrement axé sur la lecture) Micki et Nosy. Ramettes a déjà été épinglée par Majanissa ;-)

vendredi 24 avril 2009

Je suis le ténébreux...



La dernière enquête du Chevalier Dupin - Fabrice Bourland


19e siècle, à Paris. Le célèbre détective Auguste Dupin est chargé d'enquêter sur la mort de Gérard de Nerval d'abord considérée comme un suicide, les amis du poète soutiennent la thèse d'un assassinat. Assisté de son grand ami Carter Randolph, le Chevalier Dupin (détective créé par Edgar Allan Poe) nous livre ici sa dernière enquête.

Dans le second volet des aventures de Singleton et Trelawnay (Les Portes du sommeil ), l'affaire du suicide de Nerval est évoquée, ce récit parallèle permet d'approfondir un mystère qui préoccupait Singleton...

Selon son auteur il s'agit d' un "jeu littéraire et un jeu de l'esprit", comme dans les deux premiers romans on trouve là encore un vibrant hommage à la littérature : Dumas, Poe, Nerval... Pimenté de fantastique dans une atmosphère rendue à merveille, entre modernité (l'invention du daguerréotype) et réflexions philosophiques sur l'âme humaine.

Un tout petit récit qui fait un peu penser aux nouvelles de Poe, teinté de mystère, angoissant et captivant. Le talent de Bourland est de réussir, à partir de faits réels (le suicide étrange de Nerval, la mort de Poe...), à construire une histoire cohérente "à la manière" de ces écrivains auxquels il rend hommage.

Le Billet de Clarabel

(Le titre de ce billet est emprunté, bien entendu, au célèbre "El Desdichado" de Nerval)

mercredi 22 avril 2009

"L'avenir, déguisé en passé, m'attend"





L'amour est à la lettre A - Paola Calvetti



Emma, la cinquantaine, décide de changer de cap et ouvre une librairie spécialisée dans les romans d'amour : "Rêves et sortilèges". Elle évolue dans son "éden de néo vieille fille" lorsqu'elle découvre, glissé dans un de ses livres, le numéro de téléphone de son amour d'enfance. S'installe alors une relation passionnelle épistolaire, seule une escapade annuelle de quelques jours à Belle-Ile permet aux deux amoureux de concrétiser leurs sentiments.



J'ai été assez réticente en commençant le livre... Je lui trouvais un faux-air d'"Au bon roman" et craignais de lire un clone ! d'autant que le côté épistolaire ne m'emballait pas plus que ça... Et puis au fil des pages, je suis devenue accro ! Emma est bien décidée à reprendre sa vie en main, elle concrétise son rêve de librairie-café-hôtel (mmm, là encore je suis dubitative sur la réussite d'une telle entreprise, tout ça me semble bien utopique), vit son amour avec simplicité tout en y consacrant tout son être.



J'ai beaucoup aimé les références littéraires, on y parle d'"une certaine Jane Austen" (qu'il va vraiment falloir que je me décide à lire, d'autant que j'ai appris qu'elle n'a écrit que 6 romans), mais aussi de Ian McEwan (ahhh, la séance d'amour torride dans la bibliothèque dans "Expiation"), ou alors d'Anna Karénine, de Rebecca et tant d'autres qui m'ont donné l'envie de relire ces petits bijoux (J'ai regretté que Lévy et Musso soient cités, mais il en faut pour tous les goûts...).


Bon, je conçois que le titre laisse à désirer, la version originale en italien est à peine plus présentable : "noi due come un romanzo" (nous deux comme un roman)... Ne vous arrêtez pas aux cinquantes premières pages et vous verrez c'est un petit bijou !!! Encore un livre destiné aux amoureux de la lecture !




Cuné l'a lu

jeudi 16 avril 2009

Grosse panne



Je suis atteinte du mal que redoute tout LCA qui se respecte : LA PANNE DE LECTURE !!!!


Il fallait que ça arrive...
De très bonnes lectures ("le coeur cousu", "au bon roman"...) et là, j'ai entrepris la lecture de "l'élégance du Hérisson", me régalant à l'avance. J'ai lu "une gourmandise" il y a quelques mois, un coup de coeur ! Je m'attendais donc à un régal et ce fut un méga-flop ! De la philo de cuisine, un vocabulaire faussement intello (je me suis arrêtée à la page 200 et ai croisé "paradigme" pas moins de 4 fois !!!), et un personnage principal pédant au possible.
Ah si ! J'ai quand même appris que le sucre roux était un "truc de gauche" (?!)


J'ai voulu tenter d'autres horizons :
- Mal de Pierres de Milena Agus, relu deux fois les premières pages, bof
- Les mille et une vies de Billy Minnigan de Keyes, l'impression de lire un article de journal mal écrit.


Je jette l'éponge, vais fouiner dans mes vieux bouquins lus et archi-lus en espérant que l'envie reviendra bien vite !!!

L'énigme des Blancs-Manteaux


JF Parot
18e siècle, le jeune Nicolas Le Floch entre au service de la police secrète de Louis le quinzième. Rapidement, il se trouve confronté à la disparition de son logeur (lui-même commissaire de cette même police).
Le premier opus des aventures de ce jeune policier. J'y retrouve mes thèmes favoris : le roman historique, le policier, l'amour des livres et... la gastronomie ! Le tout enrobé dans une écriture très fluide, au vocabulaire plaisant... Un pur moment de plaisir ! La description du Paris de l'époque est passionnante et pour peu que l'on connaisse un peu Paris on y suit Le Floch pas à pas.
Rien ne pouvait advenir de mauvais, lorsqu'on était protégé par des alignements de reliures fraternelles. Il suffisait d'ouvrir un volume pour que s'élève une petite musique toujours émouvante et jamais semblable.
Juste un tout petit reproche : l'ascension sociale de notre héros semble bien rapide et peu crédible. Mais ça ne m'a pas freiné dans mon envie de découvrir les aventures suivantes de notre jeune breton.
Le billet de Kalistina (qui a été marquée par le même passage que moi ;-) )

lundi 13 avril 2009

"... pris dans la main du diable"



Les naufragés de l'île de Tromelin - Irène Frain




Au large de Madagascar, une toute petite île a été le théâtre d'un drame. En 1761 "l'Utile" navire marchand (qui comptait en sus une grosse centaines d'esclaves dans sa soute) s'y est échoué. L'ile est aride et hostile. Les rescapés du naufrage réussissent malgré tout à construire un navire de fortune mais, hélas, trop petit pour emmener tout le monde. Les esclaves noirs resteront à Terre, promesse leur est faite de revenir les chercher très vite. Ils resteront dans cet environnement sauvage pendant 15 années et seul un tout petit groupe survivra.


Un docu-roman, ce qui peut dérouter le lecteur. A la manière d'un reporter, Irène Frain nous relate l'histoire de ce naufrage telle qu'elle a pu la reconstituer d'après les documents historiques qu'elle a découverts.


Partant de ce postulat, j'ai un gros reproche à faire : il nous manque des photos ! Il est bien dommage de devoir aller sur le site internet de l'auteur pour découvrir cette île qu'elle a su nous décrire par le menu ! Un encart de photos aurait été le bienvenu !


Continuons dans les critiques négatives : j'ai été déstabilisée par le style d'écriture... Dans les 10 premières pages, celles de la description "physique" de l'île, on retrouve 3 fois (!) le terme "ultra-dure" pour la qualifier (je déteste les redites quand je lis et là, d'autant plus que le terme me semble lourd et totalement inapproprié au reste du texte qui est assez poétique).


Dernier "couac" de ma lecture : la quasi absence des noirs ; alors que ce livre est censé dénoncer l'injustice qui leur est faite. D'un autre côté, je nuance, j'imagine que les traces écrites les concernant sont quasi inexistantes et je suppose qu'Irène Frain a voulu restituer l'histoire au plus juste et n'a pas voulu trop romancer son récit.


Malgré tout, ce livre m'a plu. Irène Frain est bonne conteuse, le naufrage, la vie sur l'île sont remarquablement décrits, je me suis totalement immergée dans l'histoire. A cette époque, les esclaves noirs étaient considérés comme des animaux et il est intéressant de vivre auprès de l'équipage (une partie au moins) ces moments où, confrontés à la survie, obligés de travailler ensemble pour le bien de tous, ces hommes ont la révélation de l'humanité des esclaves.



"Il préfère son enfer de blanc."


"L'île venait de le forcer à reconnaître en eux sa propre humanité."




Livre proposé par Suzanne de "chez les filles", on trouve donc de nombreux commentaires dans la blogosphère : Calepin, Cathulu (où vous trouverez une intervention d'Irène Frain dans les commentaires), Levraoueg, Keisha, Thaïs ou Sophie et bien d'autres...


Ta-guée

C'est Hathaway, mon maillon suivant de la "chaîne des livres" qui m'a taguée !


Il s'agit de prendre en photo son marque-page, raconter son histoire et envoyer le tag à trois personnes... Certaines ont triché et, pour ne pas déroger à la règle, je vous en présente 3 !





Quelques explications s'imposent :

- Le premier, violet (ma couleur préférée) m'a été envoyé par Flo lors du swap Scandinavie. J'ai connu Flo sur le forum Auféminin, l'ai cotoyée au Club des Rats de Biblio et ai beaucoup fréquenté son (ses) blogs dont je regrette la disparition... Malgré tout, nous restons en contact forumesque (ou mail)... C'est mon marque-page actuel, celui que j'utilise depuis quelques semaines.

- Le second, superbe image à inspiration japonisante m'a été offert lors de mon tout premier swap. Il est usé jusqu'à la corde mais je n'arrive pas à me résoudre à le jeter.

- Le troisième est un de mes marque-pages "perso", en fait lors de mes balades sur la toile, lorsque je croise une image qui me plaît, je la stocke sur mon ordi et m'imprime une carte au format idoine ! J'en ai ainsi tout un stock.

A mon tour, j'aimerai connaître les marque-pages de Bladelor, Méria et Sophie (si elles le désirent)

jeudi 9 avril 2009

Mars 2009




Pas de "billet" sur ces deux livres lus en mars, juste un petit avis en passant...



Le Dragon des glaces de Robin Hobb
11e Tome de la saga de "l'assassin royal"
Même si j'ai eu plaisir à retrouver les héros de cette sage (la petite Ortie commence à prendre de l'importance !), j'ai trouvé cet opus là bien terne par rapport aux précédents. On y parle politique ou intrigues mais je lui reproche un gros manque d'action... Le seul côté amusant est la création de ce "Clan d'Art" un peu bancal mais qui promet pas mal de (més)aventures. Ce qui ne m'empêchera pas de lire la suite...


Derrière le masque de Louisa May Alcott
L'histoire d'une gouvernante retorse qui, par ses intrigues, met à feu et à sang une sage famille de l'aristocratie britannique. Un roman très court, à l'atmospère victorienne mais le personnage central est très antipathique et je n'ai pas accroché plus que ça à l'histoire... Sans plus ! (je lui prèfère nettement "les 4 filles du Dr March" un peu niais mais tellement romantique)

dimanche 5 avril 2009

Le jour où les Abbesses nous ont épuisées...



Profitant d'une escapade parisienne de nos amies belges Franor et Vérogazou, nous avons organisé notre... nième sortie potinesque (j'ai oublié le compte)... Lapines avait prévu la sortie de longue date et son hôtel était réservé depuis décembre...


Ras le bol de Saint-Michel et des Halles, nos lieux de rendez-vous habituels. Nous décidons de nous retrouver à Montmartre. A 11h30, devant la sortie de métro "Abbesses".


Station "Abbesses" : de très belles fresques dans l'escalier qui mène à la sortie et, quel escalier ! J'aurai dû me douter de quelque chose en voyant l'ascenseur !!! de volées de marches en volées de marches nous nous sommes retrouvées à l'air libre, essoufflées et... pas encore arrivées tout en haut.


Nous avons repéré un petit resto tout près ("le templier" il me semble) qui servait de gargantuesques salades pour les gourmandes, un petit dessert par là-dessus et nous voilà prêtes à affronter "les escaliers de la butte" !

Quoique... seule Véro a été courageuse, les autres (Méria, Franor, Lapines, Slo, Sophie, Fanny et moi) avons pris le funiculaire.


Un petit tour dans la basilique, un autre sur la place du Tertre (bondée comme un samedi) et direction les Halles (là, nous avons sportivement descendu les marches à pied).


Nous n'avions pas initialement prévu d'aller aux Halles mais, apprenant qu'une autre potineuse travaillait ce jour là nous sommes allées lui faire une petite surprise...


Ensuite, chacune a fait ses petits achats, pour ma part :

- Fahrenheit 451 de Bradbury (déjà lu mais j'avais envie de l'avoir à moi)
- Le dernier roman de Bourland
- Moka de Tatiana de Rosnay (il vient de sortir en poche)


Ensuite petit arrêt boisson à l'extérieur du forum, là, nous avons tordu le coup à une légende : les lectrices acharnées ne sont pas seulement buveuses de thé, elles sont aussi amatrices de bières (bon, d'accord, pas toutes, mais nous sommes pas mal dans ce cas-là)...


Nous avons laissé nos deux amies belges qui désiraient magasiner des pépites de chocolat ! Il était déjà 18h et l'heure de regagner nos pénates...


Au final, une rencontre très sympa, je suis pour ma part ravie d'avoir fait la connaissance "en vrai" d'une potineuse...


PS, dans mon sac, j'ai aussi rapporté :

- du chocolat au thym et un autre au piment (une tuerie !!!!) -merci Véro
- du chocolat feuilleté Léonidas -merci Méria
- deux livres prêtés : "mon évasion" de Benoîte Groult (à Méria) et "la mariée mise à nu" de Nikki Gemmel (à Slo)


Le compte-rendu de Sophie

samedi 4 avril 2009

"... il n'écoutait pas ce que ses yeux lisaient."



Au bon roman - Laurence Cossé
Tout débute par une série d’agressions. Rapidement, le lecteur s’aperçoit que les victimes ont un lien entre elle : Georg.
Yvan Georg et Francesca, riche héritière, ont ouvert une librairie « hors normes » : Au bon roman . Son originalité : proposer à ses clients une sélection bien définie, uniquement les meilleurs romans existant à ce jour. Pour définir leur stock, ils ont eu l’idée de créer un Comité anonyme. Ce comité est formé de 8 romanciers de talent, chacun ignore l’identité et le nombre des autres. Ainsi le fond de commerce de cette librairie idéale propose le « must » en littérature. Si le succès ne se fait pas attendre, les attaques virulentes elles aussi sont au rendez-vous, on parle même d’élitisme ou d’entreprise totalitaire.

Or, trois des membres du Comité ont été agressés. Georg et Francesca font appel à un policier amoureux des livres pour découvrir l’identité du commanditaire de ces attentats.

En fait, l’enquête policière n’est qu’un prétexte. On parle ici de ce qu’est un « bon roman », de ce que peut ressentir un lecteur, on y épingle le milieu de l’édition et ses manigances. Comme « 84 Charing Cross Road » ou « Comme un roman » il est destiné aux amoureux de la lecture… On rêve à cette librairie idéale tout en se demandant si économiquement elle est réellement viable…
En tous les cas, si vous en connaissez une qui lui ressemble, donnez vite l’adresse, je suis preneuse !!!!

La fin du livre qui revient sur l’enquête puis sur le cahier de Francesca est moins passionnante mais ça reste une excellent lecture. Et depuis, c'est malin ! j’ai très envie de découvrir McCarthy !!!

« De toutes les fonctions de la littérature, vous me confirmez qu’une des plus heureuse est de faire se reconnaître et se parler des gens faits pour s’entendre. »

« Ils ne lisaient que des romans, ce n’était pas qu’ils en manquaient, ils en avaient des piles en attente, au pied de leur lit, à la tête, sous la table de leur bureau, sur le canapé de l’entrée. Mais dans les librairies, ils étaient mal à l’aise et, le plus souvent, ils en sortaient pris d’un cafard qu’ils trouvaient eux-mêmes excessif et sans avoir rien acheté : ils avaient eu du mal à respirer, quelque chose ne passait pas, ou ils ne savaient pas s’orienter – enfin c’était assez étrange, eux qui n’aimaient rien comme lire tout leur soûl le soir en silence, délivrés de la conscience du temps, qui se rappelaient leur fracture de la cheville et les deux mois d’immobilité qui s’étaient ensuivies comme un trait d’or dans leur passé, eux que le roman consolait de tout, ils allaient rarement dans les librairies. »

« Nous voulons des livres nécessaires, des livres qu’on puisse lire le lendemain d’un enterrement, quand on n’a plus de larmes tant on a pleuré, qu’on ne tient plus debout, calciné que l’on est par la souffrance ; »

Les billets de Clarabel, Cuné, Ys et Amanda