mardi 31 mars 2009

Le roman d'Oxford - Javier Marias




Désolée, à mon tour je "jette l'éponge", impossible de me plonger dans ce livre et ce, à cause de l'écriture : des phrases longues, longues... et construites de telle façon que je n'accroche absolument pas...
Merci à Lune De Pluie de l'avoir fait voyager, il part à présent chez Hathaway.

vendredi 27 mars 2009

Peut-on voler le bonheur ?


La voleuse de livres - Markus Zusak
Liesel est une petite fille de 10 ans. Son quotidien ? l’Allemagne nazie de 1943. Sa particularité ? elle a su attirer l’attention de La Mort. Cette dernière se charge de nous raconter l’histoire de la petite fille ballotée par l’Histoire.

Liesel est issue d’une famille «communiste », sa mère , pour la mettre à l’abri, la confie à une famille d’accueil : les Hubermann. La maman, Rosa, est une femme grossière, qui dispense davantage les insultes que les calins (même si c’est sa façon à elle de cacher son grand cœur). Le papa, Hans, est un homme doux, compréhensif, toujours prêt à aider son prochain.
Au sein de cette « famille » d’adoption, Liesel découvre ce monde hostile : les Juifs affamés conduits à Dachau, les restrictions alimentaires qui la conduiront à voler dans les vergers voisins, la menace qui pèse sur sa famille depuis qu’ils ont recueilli un Juif dans leur sous-sol.
De voleuse de pommes elle devient vite voleuse de livres… D’abord celui du fossoyeur qui a enterré son petit frère, puis celui dérobé au bûcher qui détruisait les oeuvres subversives, ou bien les livres volés dans la somptueuse bibliothèque du maire.
Grâce aux mots elle réconforte les voisins terrés dans un sous-sol pendant les bombardements, elle aide son ami malade à revenir à la vie. Les livres lui épargneront la mort alors que tous ses amis disparaîtront.
J’étais inquiète lorsque j’ai su que La Mort était la narratrice, en fait rien n’est morbide, l’histoire est empreinte de tendresse et quelques pointes d’humour viennent égayer un peu le fond de l’histoire. Une construction originale, un sujet dur traité de façon très abordable.

Un très beau livre que j’ai adoré ! J’émets juste une petite réserve, le style d’écriture que j’ai trouvé un peu trop « facile », ici et là j’ai constaté qu’on en parle comme d’un roman destiné aux « jeunes adultes », voilà peut-être l’explication.
On fait lire à nos 3e « le journal d’Anne Franck », eh bien, je pense que ce roman ci est tout aussi adapté pour aborder cette période historique.
Elles aussi ont été gênées par le style d'écriture : Clarabel, Karine :), BlueGrey et Amanda
Elles ont été emballées : Emjy, Francesca et Fashion

dimanche 22 mars 2009

Le plaisir de la captive - Leopold BRIZUELA



L'histoire de l'anéantissement des Indiens dans l'Argentine du 19e siècle.

Une très belle écriture, la première partie "le plaisir de la captive" m'a emballée puis mon enthousiasme s'est refroidi ensuite, impossible de rentrer dans la lecture du "Petit Pied de Pierre" et j'ai abandonné ma lecture !

Désolée de n'avoir pas réussi à "entrer dans l'histoire" d'autant que j'apprécie réellement l'écriture de Brizuela.

Merci au Bookomaton de m'avoir fait découvrir cet auteur que je relirai certainement.

L'avis de Bladelor qui, comme moi, n'a pas embarqué et celui, nettement plus enthousiaste de Karine

samedi 21 mars 2009

Swap au long cours : le Printemps



Bladelor a voulu lancer un swap différent : le swap au long cours

Le principe :

Le swap se fait en quatre temps (selon les saisons : Printemps, Eté, Automne et Hiver), le couple swappeur/swappé sera le même durant toute la durée du swap. Le principe étant de mieux connaître son partenaire de swap.

Le sort (et Bladelire) m'ont octroyé Méria ; comme nous habitons toutes les deux en région parisienne, nous avons décidé de transformer un peu les règles : plutôt que d'envoyer un colis, nous nous retrouverons sur Paris pour nos échanges de colis.

Aujourd'hui, le rendez-vous était fixé sur les Champs-Elysées (devant Virgin histoire de rester "dans le move"). Comme nos estomacs criaient famine, direction "la Pomme de pain" où nous avons ingurgité de délicieuses salades puis... échanges de colis !!!!



Méria m'a offert un colis floral :
- un livre que j'avais déjà repéré "Les plantes qui puent, qui pètent, qui piquent" (comme prévu, fiston numéro deux s'est explosé de rire en lisant le titre et s'est jeté dessus pour le lire)
- un savon "bio" au mimosa qui, à peine déballé, embaume déjà la salle de bain
- un pot de confiture à l'ancienne "Délice de Roses" (de chez "du bruit dans la cuisine" une enseigne que j'adore !)


Le tout enveloppé dans un papier cadeau floral lui aussi, bien évidemment !!!


Ensuite, direction "Virgin", comment résister ? J'ai été très sage, ai acheté un livre pour mon swap des Rats de Biblio, un autre pour le Loto des Régions (je dois donc garder les titres secrets pour laisser la surprise aux heureux swappés) et j'ai craqué sur "la vague" de Todd Strasser, la bande-annonce du film m'a interpelée... (Si quelqu'un l'a vu, je suis curieuse de connaître votre avis).


Le temps était si agréable que nous avons continué la promenade en direction du Rond-Point, petite pause devant le célèbre Théatre de Guignol, bien installées sur un banc au soleil nous avons potiné, potiné, potiné... et nous sommes dit "au revoir et à la prochaine" !


Un grand Merci à Méria et à Bladelor pour cette belle aventure...

jeudi 19 mars 2009

"Le soir même, je me suis asséchée"


Le coeur cousu - Carole Martinez
Un peu d’Isabel Allende (mais la plume est plus belle), un soupçon de Garcia-Marquez (et moins de longueurs) et une once de Jorge Amado pimenté à la sauce fantastique !
Comment résister à cette saga ? L’histoire de Frasquita, couturière dans l’âme qui, par son don, redonnera vie à la madone de son village, réparera l’homme défiguré ; elle partira à l’aventure vers le Sud pour y rencontrer son destin. Celle dont les prières reçues en héritage invoquent les morts et ressuscitent les moribonds.

L’écriture est absolument superbe ! Riche et évocatrice, un cœur cousu dans une statuette qui lui redonne vie, une robe de mariée brodée de fleurs qui se fanent, un homme recousu qui se retrouve enchaîné à jamais… On a l’impression que Carole Martinez est elle aussi une couturière experte mais ses points sont devenus des mots, précis, colorés, elle brode son récit de façon magistrale. Certaines phrases sont à lire et relire pour mieux les savourer :


« Commença alors pour ma mère la période des fils de couleurs.Ils avaient fait irruption dans sa vie, modifiant le regard qu'elle portait sur le monde.Elle fit le compte : le laurier-rose, la fleur de la passion, la chair des figues, les oranges, les citrons, la terre ocre de l'oliveraie, le bleu du ciel, les crépuscules, l'étole du curé, la robe de la Madone, les images pieuses, les verts poussiéreux des arbres du pays et quelques insaisissables papillons avaient été jusque-là les seuls ingrédients colorés de son quotidien. Il y avait tant de bobines, tant de couleurs dans cette boîte qu'il lui semblait impossible qu'il existât assez de mots pour les qualifier. De nombreuses teintes lui étaient totalement inconnues comme ce fil si brillant qu'il lui paraissait fait de lumière. Elle s'étonnait de voir le bleu devenir vert sans qu'elle y prenne garde, l'orange tourner au rouge, le rose au violet.Bleu, certes, mais quel bleu ? Le bleu du ciel d'été à midi, le bleu sourd de ce même ciel quelques heures plus tard, le bleu sombre de la nuit avant qu'elle ne soit noire, le bleu passé, si doux, de la robe de la Madone, et tous ces bleus inconnus, étrangers au monde, métissés, plus ou moins mêlés de vert ou de rouge. »


« Grognements inaudibles, mots dévorés, mis en pièces, mots éviscérés, longuement mastiqués, puis recrachés, comme de vieilles chiques. Noirs, pleins de salive, à moitié digérés. La vieille parlait comme on crache. Elle torturait la langue, la tordait comme un vieux chiffon pour l’adapter à sa bouche édentée. Elle mêlait un filet de bave sale à chacune de ses phrases, faisait des sons une terrible bouillie et pourtant ne répétait jamais rien. Frasquita obéissait à ces paroles détruites, elle acceptait l’autorité de cette langue difforme. En tant que belle-fille, elle se devait de saisir ces débris de langage.
La vieille parlait comme on hait. »

Les personnages sont extraordinaires, l’ogre, la sagette, l’enfant-soleil… Il faut absolument découvrir ce petit chef d’œuvre de poésie. Pour un premier roman, quel talent ! à quand le prochain ?

PS 1 : il vient de sortir en poche, oubliez la couverture affreuse et jetez vous dessus !
PS 2 : il a raflé de nombreux prix dont le « Renaudot des lycéens »

mercredi 11 mars 2009

Les âmes vagabondes


Les âmes vagabondes - Stephenie Meyer
La Terre est envahie par des âmes : entités qui s’implantent dans les corps humains et s’installent dans le corps parasité, supprimant toute trace de l’ancien occupant.

Vagabonde, âme voyageuse est implantée dans le corps d’une rebelle : Mélanie. Sa mission : fouiller les souwenirs de l’insoumise et conduire les Traqueurs dans le repère des résistants. Mais Mélanie refuse de se laisser voler son corps et ses souvenirs, elle combat Vagabonde et, bientôt deux âmes cohabitent en elle.
Peu à peu, l’hôte et l’âme parasite apprennent à se connaître et à s’aimer et la situation devient inextricable. Elles ne peuvent continuer à être heureuses en occupant ce corps à deux. La situation devient cornélienne…


Pas de manichéisme ici, la situation est bien plus compliquée. Les âmes, même si elles sont des parasites, ont des intentions « pacifiques », elles voient leur implantation dans les corps humains comme une chance pour l’humanité. Finies les guerres et les violences, place à une civilisation d’entraide et d’harmonie. De leur côté, les hommes combattent ces « mille-pattes » qui leur arrachent leurs familles, leurs amis en anéantissant leur existence. Ne reste d’eux qu’un corps habité par un alien.

Science fiction ? Pas vraiment. En fait, l’intérêt est davantage dans les rapports entre les personnages que dans le côté fantastique de l’histoire. Le style d’écriture est banal mais le talent de conteuse de Meyer se retrouve ici et, si les 100 premières pages sont un peu longues (mais il faut aussi planter le décor), le reste du roman se dévore.
On peut reprocher au roman une héroïne « trop lisse », un début longuet ou une fin trop « fleur bleue », il n’empêche que le plaisir est là et qu’on passe un excellent moment.

J’ai lu ici ou là qu’il pourrait y avoir une suite, ce serait dommage, pourquoi délayer une histoire originale et bien menée ???
PS : rien à voir avec la série « Fascination » si ce n’est queMeyer a su capter l’attention du lecteur de façon tout aussi efficace.
Les billets de Clarabel, Cuné et Alwenn

mardi 3 mars 2009

Lectures de Février 2009



Les billets auxquels vous avez échappé le mois dernier :


L'étrange histoire de Benjamin Button de Francis Scott Fitzgerald
J'ai eu très envie de lire cette petite nouvelle lorsque j'ai vu la bande-annonce du film. Etonnée de découvrir que Fitzgerald en était l'auteur. Je ne suis pas du tout amatrice de nouvelles mais celle-ci m'a bien plu, elle fait un peu "vieillotte" mais m'a donné l'envie d'aller voir le film.
La nouvelle suivante "La lie du bonheur" m'a tout aussi plu. Un peu amères, désabusées, elles ont néanmoins un vrai charme.
Un bon moment à passer entre deux gros bouquins.


Harry Potter et les reliques de la mort de JK Rowling
Le seul tome de la célèbre saga que je n'ai pas encore relu. J'ai pris le temps de le déguster et de m'arrêter aux détails. Nul doute, cette saga sera "à vie" une de mes préférées (voire LA préférée). Je suis tellement fan que j'ai acheté "les contes de Beedle le Barde" lors de sa sortie et ne l'ai pas encore lu : une fois lu, j'en aurai fini avec ce monde magique qui m'a tant plu.


Disgrâce de JM Coetzee
David Lurie est professeur à l’Université du Cap, la cinquantaine passée, il a besoin de se prouver qu’il peut encore plaire et entame une liaison avec une de ses élèves. Mais l’aventure tourne court, accusé de harcèlement, il est contraint de démissionner et se réfugie chez sa fille en pleine campagne.
La rivalité entre blancs et noirs est tangible, ceux qui se sentent dépossédés n’hésitent pas à se servir dans les possessions des « nantis » et David et sa fille en font la douloureuse expérience. Mais le professeur hautain du début apprendra à être un homme compatissant et attentionné.Un roman dur, sans concession. On y vit au quotidien l’énorme fracture qui sépare encore les habitants de l’Afrique du Sud. Difficile de faire cohabiter ces deux cultures si différentes. Il me semble bien pessimiste. Intéressant mais je lui ai trouvé des défauts (ces longs passages sur Byron entre autres).

lundi 2 mars 2009

Message des hommes vrais au monde mutant - Marlo Morgan



Une initiation chez les Aborigènes


A mi-chemin entre fausse autobiographie, roman et récit initiatique.

L'auteur, américaine, travaille dans le créneau de la médecine préventive et sociale. Elle se voit proposer un poste en Australie et prend plus particulièrement en charge de jeunes aborigènes qu'elle tente d'insérer dans la société.

Conviée à un meeting, elle se trouve conduite en plein désert Australien et partagera la vie primitive des aborigènes pendant environ 4 mois.

Présenté initialement comme le récit d'une expérience vécue, l'auteur a dû par la suite reconnaître que ce livre est une fiction (comme "Survivre avec les loups"). Partant de ce constat, j'ai tenté d'oublier les polémiques autour de ce livre et de l'aborder comme un récit d'aventures.

"... quelque part, au coeur desséché du désert australien, persiste la pulsation d'une vie très ancienne, lente et régulière, un groupe de gens qui ne se soucient pas de racisme mais seulement des autres et de l'environnement;
Et comprendre cette pulsation équivaut à mieux comprendre l'être humain."



Cette citation résume le sujet du livre. Cette femme américaine ancrée dans la modernité fait un retour aux sources et remet en cause son système de valeurs. A travers cette expérience, certains aspects futiles de notre quotidien sont épinglés, l'auteur veut nous faire réfléchir sur nos priorités de vie.
Grand projet ! J'ai été passionnée en lisant tout ce qui concerne le quotidien de ces aborigènes (tout en me demandant ce qui est la réalité dans cette histoire), j'ai réfléchi à mon système de valeurs (pourquoi fêter un anniversaire ? qu'est-ce que la maladie ?) mais parfois j'ai perdu le fil...

Mon esprit cartésien n'a pu que se rebeller devant cetains passages : la réduction de fracture osseuse par simple imposition des mains, l'apparition de nourriture sur simple demande formulée à La Terre... Non, là, c'est aller un peu fort !!!

L'auteur a voulu nous donner un message : respecter les autres, accepter avec gratitude ce que La Terre nous offre. Etre soi-même sans artifice. Malheureusement, elle a parfois un peu trop forcé la note, décridibilisant son histoire. Mais elle m'a donné très envie de mieux connaître ce peuple Aborigène (dont la vie quotidienne qui par beaucoup de côtés me fait penser à celle d'Ayla, l'héroïne des "enfants de la Terre")

Lu dans le cadre de la Chaîne des livres, Merci à Karine de l'avoir fait circuler.